Yves Noël
(1886-1968)
La Passion du Bel Canto.
En 1886 à Argentré du Plessis, naquit au foyer de M. et Mme DURAND, un garçon, troisième d’une famille de sept enfants. Il fut prénommé YVES. Le jeune Yves fréquentera l’école des «Frères quatre bras» et chantera à la Chorale paroissiale. Un ensemble de circonstances, le dirigera peu à peu vers son épanouissement vocal, qui devint bientôt le but de sa vie.
A la chorale, sa voix de soprano va, vers ses quinze ans se muer en baryton, au timbre original. Le certificat d’études en poche, pas question pour Yves de poursuivre les études ; il y a les frères et sœurs… Ensuite Yves part en compagnie de ses deux frères aînés, en Belgique et en Hollande, pour que ceux-ci y poursuivent leurs études de missionnaires. Au retour il annonce : « Je veux être chanteur et aller à Paris ».
Opposition formelle de son père, soutien discret de sa mère. Deux ans de métiers divers l’amènent à 18 ans où il s’engage dans le 41ème Régiment d’Infanterie à Rennes (Unité renommée pour sa musique militaire, dont le chef d’Orchestre n’est autre que le père de la célèbre Ginette NEVEU).
Il se fait entendre aux concerts que donne la Musique Militaire au kiosque du Thabor. Sa future carrière commence à se dessiner. En 1907 c’est le conservatoire de Rennes où en 1908 il obtient le second prix et où il est félicité par le maire de l’époque Monsieur JANVIER. Puis, c’est le départ pour Paris.
Saint Augustin lui donnera son premier engagement. A cette époque CARUSO triomphe à l’Opéra. Yves poursuivra par la Madeleine où il remplacera le baryton FAURE, ayant remporté le concours. Ces étapes dans le chant religieux vont naturellement l’amener vers le conservatoire de Paris. Il chantera au mariage de la fille du Président FALLIERES
C’est aussi à ce moment, qu’Yves DURAND devient Yves NOËL
Un 8 novembre il épouse une amie d’enfance Cécile MORLIER, mariage célébré par Monsieur JANVIER. Son épouse l’aidera sans relâche tout au long de sa carrière et lui donnera 3 enfants.
Baryton ou Ténor ? le choix s’impose pour Yves. Ce sera baryton.
Engagé dans les chœurs de l’Opéra, il y côtoie CARUSO dans la "Fille du Far West", il bénéficie des conseils de la grande vedette. En 1913 il obtiendra des premiers prix d’Opéras. C’est aussi l’année où il aura un fils.
Le 2 mars 1914, voit les débuts d’Yves NOËL à l’Opéra dans FAUST, puis le succès allant grandissant il chantera dans SAMSON et DALILA et dans ROMEO et JULIETTE.
La guerre est là et Yves se retrouve au Théâtre des Armées. A l’Armistice, il chantera «La Marseillaise» au balcon de l’Opéra suivi par 100.000 personnes.
1924, verra sa rupture avec l’Opéra, il chantera un peu partout en France, Strasbourg, Rennes, Marseille, etc… Le disque qu’il fait de ses airs interprétés en scène participe aussi à son grand succès, ainsi que ses nombreuses créations. La guerre terminée Yves NOËL poursuit sa carrière qu’il va clore à Nice, en avril 1955 avec Othello et José LUCCIONI. Dernière apparition officielle en 1963 dans le Roi d’Ys à Rennes pour son 75ème anniversaire et ses 50 ans de chant.
En 1968 s’est tue à jamais la voix de l’Artiste. Il repose auprès de son épouse dans le cimetière d’ARGENTRE DU PLESSIS.
(Ce texte est extrait de la revue d’information LE LIEN, de l’Association des Amis de l’art lyrique. Il a été réalisé par notre ami André Chaussonnier ).
Le Conseil Municipal du 19 décembre 1977, a décidé de donner le nom d’Yves NO£L, à la voie Nord Sud, partant du Boulevard de l’Yser et aboutissant Boulevard Albert 1er.